Dans un entretien paru en ligne mardi 9 avril, Nathalie Loiseau, tête de liste LREM pour les élections européennes, plaide pour « au minimum un Smic dans tous les pays de l’UE » et « un acte II de la réforme des travailleurs détachés ».
« Je veux que l’Europe rime avec le mot social ! » Nathalie Loiseau, la tête de liste LREM, a livré une interview au journal Le Parisien, mise en ligne mardi soir. Elle y exprime plusieurs souhaits dans le cadre de sa campagne pour les élections européennes du 26 mai prochain. Alors qu'« aujourd’hui, six pays n’ont même pas de Smic », elle milite pour « au minimum un Smic dans tous les pays de l’UE. Et, partout, un Smic qui permette un revenu décent. C’est-à-dire, par pays, au moins la moitié du salaire médian ».
Selon elle cette question doit être traitée « avec le même sérieux que nous le faisons pour le budget », c’est-à-dire qu’un « conseil des ministres du travail européen » devrait être consacré chaque année au Smic, avec pour objectif d'« amener les pays européens les plus pauvres à augmenter leur salaire minimum ». « Cela ne fera pas du Smic bulgare un Smic français du jour au lendemain, mais il y aura une dynamique », défend-elle.
Face aux pays européens les plus pauvres qui reçoivent chaque année des fonds européens, sans contreparties en matière sociale, comme la Hongrie, elle plaide pour « conditionner le versement » de ces fonds. « Il faut une règle claire : quand on fait un tel dumping, on ne peut pas demander de l’aide de l’Europe », estime la candidate LREM.
En outre, pour parvenir à unifier la fiscalité européenne, il faut « mettre fin à l’exigence de l’unanimité pour prendre des décisions » dans ce domaine et « passer à la majorité qualifiée », estime-t-elle. Et si cette unanimité en matière fiscale est aujourd’hui inscrite dans les traités européens, elle fait valoir qu'« un traité, ça se réforme ».
Nathalie Loiseau défend par ailleurs un « acte II de la réforme des travailleurs détachés en imposant le paiement des cotisations sociales les plus généreuses, entre celles du pays d’origine et du pays d’accueil ». « Dans le cas, par exemple, d’un travailleur bulgare en France, l’employeur paie le niveau de cotisation français. Et le montant des cotisations sociales retournera en Bulgarie, dans un Fonds européen qui aidera ce pays à avoir une vraie protection sociale de ses travailleurs », explique-t-elle.